Alors que certains trainent encore du côté de Villepinte pour le dernier jour de l’évènement Japan Expo, les amateurs de musique ont préféré se rendre dans le centre de Paris pour un concert qui promet de swinguer.
La salle est encore un peu vide, mais se remplit peu à peu. En première partie un groupe particulièrement expérimental, Bo Ningen apparaît sur la scène. Ce dernier n’en est pas à son premier concert en France, ayant participé à différents festivals tels que les Eurockéennes ou Garorock. Le chanteur joue d’une voix tantôt criarde -rappelant l’excentricité de Polysics-, tantôt atmosphérique. La musique balance également entre plusieurs genres, allant d’un rock psychédélique des années 70 à une musique plus brute et garage. Les grimaces du chanteur sont déconcertantes ; Sans être effrayant, il y a un côté malsain et sadique qui transparaît dans son regard. Le concert semble folie pure, les guitares hurlent, et les lumières furtives rendent le show épileptique. Passé la surprise, et malgré un côté très noise, le public semble se laisser prendre au jeu, suivant le rythme du groupe.
Après une première partie scéniquement charismatique, il reste à voir ce que THE BAWDIES, dont la musique est ouvertement inspiré par le rock’n’roll des années 60, a dans le ventre. Et dès les premières notes, dans un style assez différent de Bo Ningen mais tout aussi énergique, le quatuor assure qu’il n’y aura rien à regretter. Souriants et lumineux, Roy, Taxman, Jim et Marcy vont mettre le feu à la Boule Noire. Vêtus simplement de noir, une veste de costume grise et une cravate rayée noire et blanche, les membres démarrent tous au quart de tour et se déchaîneront sans relâche jusqu’à la fin du show et ce, malgré une température estivale insupportable.
Certains ne voit pas l’intérêt d’un groupe japonais reprenant une musique estampillée british. S’il est vrai que THE BAWDIES laisse ses origines bien loin derrière lui, pourquoi cracher sur ce qui est bien fait. Les quatre musiciens semblent d’ailleurs être nés dans un autre temps, dans les faubourds de Liverpool. La musique n’offre, il est vrai, que peu de nouveauté sur CD ( la recette étant assez classique, bien que de bonne qualité avec des refrains plus qu’accrocheurs) mais elle prend définitivement une toute autre dimension sur scène. Le groupe entraîne le public dans un tourbillon rock’n’roll des plus plaisants. L’ambiance est agréablement déjantée et les refrains simples et faciles sont joyeusement repris en chœur par les fans qui ne voit pas le temps passer. Si Taxman est plus réservé, son acolyte de guitariste Jim n’hésite pas à se jeter dans la fosse avec sa guitare pour jouer au milieu de la foule. Surexcité, il tente de faire interagir le public à plusieurs reprises, parfois en tendant simplement un micro vers la salle. La voix grave et rocailleuse de Roy, assez inhabituelle pour un japonais, -tout comme les paroles chantées dans un anglais presque parfait-, colle parfaitement avec ce genre de musique. Les fans tapent dans les mains en cadence, et swingue légèrement au son de la musique, montrant que le rock’n’roll est loin d’être démodé. Le groupe quitte la scène non sans satisfaction, exprimant son envie de revenir au plus vite.
B7Klan a parié sur le bon groupe musicalement, même si l’écho semble ne pas avoir atteint un nombres incalculables de fans. Le concert tout en étant simple, aura marqué par une ambiance sur scène qui respire la bonne humeur. Rarement on aura vu un groupe aussi heureux de jouer, prendre son pied pendant une bonne heure et demi, sans rien laisser retomber et malgré la chaleur oppressante. C’est trempés et dégoulinants que les quatre membres se sont donnés à fond, et s’il y a un groupe qui devrait revenir sur nos terres, c’est bel et bien THE BAWDIES.
Photos : © Aurore Pesare / Play of medley
Setlist :
1 NO WAY
2 YOU GOTTA DANCE
3 WHAT YOU GONNA DO
4 JUST BE COOL
5 HOLD ON
6 LEMONADE
–
7 NICE AND SLOW
8 HOT DOG
9 KICKS!
10 LOVER BOY
11 WHAT I’D SAY
–
12 EMOTION POTION
13 IT’S TOO LATE
14 SING YOU SONG
15 TWISTIN’ ANNY
16 I BEG YOU
17 I’M IN LOVE WITH YOU
18 KEEP ON ROCKIN’