Je vous parlais de rock nippon hier avec ma critique de l’album éponyme de STRAIGHTENER. Bien que je préfère varier les genres, le nouvel album de ONE OK ROCK est une telle claque que j’ai décidé de publier cet article en priorité. Il s’agit d’ailleurs de ma première chronique de CD en solo ! Mais revenons au vif du sujet.
Les amateurs de musique japonaise ont certainement tous au moins une fois entendu parler de ONE OK ROCK. Autrefois composé de cinq membres, la formation a décidé de se séparer d’Alex, ex-guitariste, suite à un scandale en 2009. Elle enchaîne depuis les concerts et a sorti divers disques tandis que sa popularité n’a cessé de croître petit à petit dans le monde entier. Elle dispose d’une grande notoriété en France et ses clips sont généralement bien classés dans le J-Top de NOLIFE. Une Street Team a été créée sur facebook dans le but de voir ONE OK ROCK débarquer un jour dans nos contrées. Après avoir sorti un excellent DVD live et deux singles, le quatuor refait parler de lui avec son cinquième album original.
Zankyou Reference est paru le 5 octobre en deux éditions chez AMUSE, label major comptant notamment flumpool dans ses rangs. ANSWER IS NEAR, Re:make et NO SCARED, issues des singles précédents, sont toutes trois incluses pour un total de onze pistes. La version limitée de l’album (en rupture de stock à l’heure actuelle) disposait d’un plus beau packaging et d’un photobook présentant des clichés de leur photoshot à New York. Le disque a fait un beau départ puisque 25941 copies ont été écoulées aujourd’hui et qu’il se place sur la seconde marche du podium du classement quotidien de l’Oricon. Les chiffres du classement hebdomadaire vous seront communiqués par la suite sur la page facebook de Play of Medley.
Si Niche Syndrome montrait une belle progression musicale, Zankyou Reference témoigne que le groupe ne semble pas avoir de limites ! Le précédent disque était déjà très bon, mais celui-ci prouve une nette évolution, voire une prise de conscience des quatre membres. Les compositions ont gagné à la fois en technicité, en maturité et en profondeur. L’auditeur est donc gratifié de musiques puissantes transmettant une énergie d’enfer à la croisée du rock, du metal et du punk. Cela faisait longtemps qu’un groupe de rock n’était pas parvenu à s’affirmer autant. En commençant par le timbre de voix inimitable de Taka, il est parvenu à créer sa propre identité. ONE OK ROCK se testait auparavant et a désormais posé son style. Certes, on sent l’inspiration américaine et certains trouveront matière à critiquer cela. Mais il peut justement avoir la prétention d’être comparé aux plus grosses pointures mondiales.
On retrouve des riffs de guitare bien trempés, une basse fortement présente imposant un rythme effréné et un jeu de batterie en force donnant un souffle aux morceaux pour un résultat décoiffant ! Inutile de s’attarder sur l’efficacité des titres connus grâce aux singles, qui avaient mis l’eau à la bouche de milliers de fans et surpris par leur dynamisme. Les inédits tels que LOST AND FOUND, Let’s take it someday et Kimi shidai ressha sont tout aussi incontournables et fulminants. LOST AND FOUND, chantée en anglais, donne le véritable coup d’envoi de l’album et le représente plutôt bien. Le mélange entre les passages mélodiques des couplets et agressifs des refrains est addictif. Les cris en backvocals contribuent à pimenter la sauce. Il est impressionnant de voir que la formation accorde autant d’importance à la basse de Ryota : on a la possibilité de l’entendre distinctement dans ces mélanges explosifs.
Mais ONE OK ROCK prouve tout de même qu’il sait également faire dans la finisse avec des morceaux mid-tempo comme C.h.a.o.s.m.y.t.h., Mr.Gendai Speaker et Pierce. Toutes trois sont bien distinctes. La première chanson vaut particulièrement le détour : Taka nous tient en haleine lors de couplets posés avant que son chant ne devienne plus poignant, accentué et convaincant dans les refrains. Cette mise en valeur permet de prendre davantage les auditeurs aux tripes. Ce schéma et la manière de chanter n’est d’ailleurs pas sans nous rappeler les ballades de My Chemical Romance. Mr.Gendai Speaker diffuse une atmosphère ténébreuse grâce à des tenues de notes multiples et à des sonorités graves. Elle bénéficie également d’un refrain accrocheur à l’aide d’un crescendo formé par l’ensemble des musiciens et à la voix pénétrante de Taka. Pierce représente quant à elle la parfaite ballade acoustique et l’opposé des morceaux aux sonorités brutes de l’album. Des guitares acoustiques, un piano, des violons, un chant clair et la magie opère : on ne fait plus qu’un avec la musique. Elle permettra certainement de reprendre son souffle après tant de mouvement en live.
Vous l’aurez compris, Zankyou Reference est un incontournable de l’année 2011. La qualité des disques a été assez contestable ces derniers temps. On se retrouve globalement avec des albums excellents ou au contraire mauvais à souhait. ONE OK ROCK est parvenu à se classer dans la première catégorie et se fait de plus en plus désirer. Il contribue à prouver que le rock japonais a toujours de beaux jours devant lui. Les chansons de Niche Syndrome avaient bénéficié d’un résultat sensationnel en live, au point qu’il est difficile de s’imaginer quel rendu Zankyou Reference pourrait avoir ! Le groupe a choisi de composer des morceaux sur un terrain connu et a prouvé qu’il était encore possible de s’améliorer davantage. Jusqu’à quel point pourra-t-il avancer et nous surprendre ? Il ne reste plus qu’à être patient et à attendre de nouvelles sorties pour le savoir !
Vous serez tenu au courant de l’actualité musicale du groupe en suivant la page facebook de Play of medley, un clic dans la box de droite suffit ! N’hésitez pas à faire tourner, il y a de la place pour tout le monde ! À bientôt pour une autre critique.
Tracklist :
01. Coda
02. LOST AND FOUND
03. ANSWER IS NEAR
04. NO SCARED
05. C.h.a.o.s.m.y.t.h.
06. Mr.Gendai Speaker
07. Sekai shirazu no uchuuhikoushi
08. Re:make
09. Pierce
10. Let’s take it someday
11. Kimi shidai ressha