F#CK THE PAST F#CK THE FUTURE : MUCC enflamme le Divan du Monde
L’annonce du retour de MUCC sur le sol européen a été une surprise, car, après tant d’années, les fans ne s’y attendaient plus vraiment. Si le concert de 2011 avait été une réussite sur scène, la foule ne s’était pas déplacée en masse comme pour les concerts précédents. Une double surprise d’ailleurs avec l’annonce de deux show consécutifs. Et afin que les amateurs du groupe puissent en profiter sans se ruiner, l’organisateur a d’entrée proposé un billet combo pour les deux live, une initiative qui a réjoui les fans. Play of medley a assisté au concert du 19 mai 2015 et vous propose un compte-rendu.
Le divan du monde est une salle assez petite, avec un décor plein de chinoiseries des années 50. La fosse se remplit sans être pleine à craquer, et si ce n’est pas encourageant pour les organisateurs, ce n’est pas une si mauvaise chose pour le public, lorsque l’on sait que la température de cette salle monte plus rapidement que l’ambiance.
Le concert commence avec les morceaux les plus récents. Le groupe fait sont entrée sur THE END OF THE WORLD, titre éponyme de dernier album en date. Les membres ont ressorti les yeux maquillés de noirs, très présent à leurs débuts. Le t-shirt long et échancré de Tatsuro fait ressortir le nœud noir qu’il porte au cou. Yukke, bien connu pour sa coupe blonde de Playmobil, s’est permis l’excentricité d’une mèche bleue turquoise. Satochi, fidèle à lui-même, reste inchangé avec son air 90’s. Quand à Miya, son chapeau très en vogue au Japon, n’est pas forcément de meilleur goût, mais accentue le côté mystérieux qu’on lui connaît. Malgré les années, l’énergie déployée sur scène montre que le groupe n’a pas vraiment vieilli. On peut voir par contre qu’il a bien mûri et qu’il dompte la scène avec beaucoup d’aisance, offrant une performance carrée sans être froide.
Le début de la setlist propose deux nouveaux morceaux, Suiren et D. f. D ~Dreamer from Darkness, ce qui n’empêche pas cependant les fans de continuer à s’amuser comme s’ils les connaissaient déjà par chœur. Les pogos ne se font pas attendre, dès ENDER ENDER le centre de la fosse est en mouvement perpétuel. On remarque un public particulièrement varié avec les fans VIP en première ligne, une concentration d’énergiques au milieu et les fans un peu plus « âgés » et plus calmes en bordure de la fosse. Malgré cette diversité, tous semblent cependant grandement apprécier ce qui se passe sur scène. La setlist est variée, alternant titres bourrus et chansons un poil plus posées, laissant les excités reprendre leur souffle sans pour autant faire retomber l’ambiance comme un soufflet.
Les morceaux comme Black Hole avec sa touche jazzy fait swinguer l’auditoire, et laisse apprécier pleinement le jeu de basse de Yukke. Mais, l’une des forces du groupe, c’est également ses titres agressifs au refrains mélodiques et accrocheurs que les fans reprennent à l’unisson entre deux headbangues comme sur KYOURAN KYOSHOU -21st Century Baby-, Hallelujah ou encore HOUKOU avec ses « oh oh oh » dignes d’un chant de hooligans dans les virages populaires.
Les membres sont heureux de leur retour en France et si le spectacle sur la scène ne vous a pas convaincus, leur envie de communiquer avec le public enlèvera tous soupçons de doute. Tatsuro en particulier a bien travaillé son anglais, pour pouvoir discuter avec la foule. Il essaiera de donner des cours de japonais au public. Si tout le monde a réussi à répéter phonétiquement, seuls les fans japonais présents ont compris ce qui semblait être une bonne blague. Lors du rappel, Tatsuro présente les membres sur scène. Satoshi fait dans le simple et efficace, du genre « bonjour », « merci », et Miya distrait, se fait rappeler à l’ordre pour saluer le public, Yukke quant à lui semble avoir des choses à dire ou plutôt à montrer. C’est tout fier qu’il endosse son sac à dos avec marqué « merci beaucoup » en français dessus.
Si la première partie du concert s’est concentrée sur les titres des deux derniers albums et du prochain EP qui va bientôt sortir, la deuxième partie retourne plus loin dans le passé avec de bons vieux morceaux. SAISHUU RESSHA fait réagir dès les premières notes. La foule n’hésite pas à reprendre le refrain à pleins poumons. Et s’il semble qu’une partie des fans connaît moins ses classiques-là, ce rappel déguisé devient carrément explosif avec RANCHUU. Le groupe fait participer son public en faisant s’accroupir toutes les personnes présentes sans exception, pour sauter sur les premières notes de ce titre débridé. Et comme pour prouver que le nouveau MUCC n’a rien a envierà l’ancien, le morceau suivant, Mad Yack, permet de continuer la fête et les headbangues à gogo. Le set se conclut en apothéose sur Libra qui regroupe un peu tout ce que sait faire le quatuor.
Si le concert a duré pas loin de deux heures, le temps semble avoir fui, et un rappel spontané n’aurait pas été de refus. La lumière se rallume dès que le groupe quitte la scène, et les fans trop bien éduqué, se contentent de quitter la salle dans un état euphorique. Ce concert reste au final dans les mémoires comme un show bien agencé où il y en a pour tous les goûts. Des titres rock, voir metal ou électro, enjoués ou détonants, mais toujours bien rythmés et parfaitement interprétés. Et surtout, une bonne humeur générale, communicative et un plaisir visible des deux côtés de la scène.
Photos : © Aurore Pesare / Play of medley
Setlist :
THE END OF THE WORLD
Suiren
ENDER ENDER
D. f. D ~Dreamer from Darkness
G.G.
WateR
369-Miroku-
AGEHA
Ms. Fear
Tell Me
Pure black
KYOURAN KYOSHOU -21st Century Baby-
NIRVANA
FUZZ
Hallelujah
HOUKOU
Mr. Liar
Rappel :
SAISHUU RESSHA
RANCHUU
Mad Yack
Libra