Bien qu’entre temps, l’album Maverick soit également sorti, voici un petit retour sur l’EP qui l’a précèdé, histoire de se mettre en appétit. Sorti en novembre 2018, Health est un maxi de 5 titres, célébrant le changement de label du groupe MOP of HEAD. Le quatuor est difficile à placer dans une case précise, tant ses influences sont multiples. Mais pour ceux qui le découvriraient, on pourrait le décrire comme un groupe de rock spécialisé dans la musique électronique, qui passent facilement du drum & bass à la house.
Alors que les deux précédents opus étaient plus posés, et surtout incluaient de nombreux featuring divers et variés, Health revient à des beats plus agressifs, qui rappellent sans aucun doutes les puissants hits du groupe (Uncontrol, Breaking out Basis,…) et retourne aux bases instrumentales parsemées de samples. Hormis le morceaux de clôture, Aurora246, chaque titre décoiffe à sa manière, semblant présenter un éventail des genres dont le groupe s’inspire.
L’EP débute par les cris rock’n roll de super yeah. Les riffs de guitares rock qui résonnent juste après les premieres notes, sont en alternance avec une partie electro rapide et rythmée. Le morceau met en avant les divers instruments. La basse d’Hitomi et la guitare de Kikuchi semblent en battle contre les beats du claviériste George, que le roulement de batterie de Satoshi accompagne et amplifie. La mélodie à la fois simple et puissante, dessine un côté guerrier au titre. L’ambiance est assez filmographique, comme un héro tournant le dos à une explosion après une série de dangereuses peripéties. Dans une interview George avoue que cette chanson, contrairement à ce que sa position sur l’EP pourrai faire croire, a été écrite en dernier et surtout, en un jour, pour être enregistré directement le jour suivant. Spontanée, elle n’en est pas moins efficace, bien au contraire.
Gabber Juice, mise en ligne sur Youtube avant la sortie de l’EP, est encore plus rapide que le morceaux précédents. Référence flagrante au style Gabber (techno Hardcore du début des années 90, qui connaît un regain d’intérêt dernièrement au Japon), le morceaux semble être un melting-pot de plusieurs titres de la formation. Forte présence de la batterie ici encore, dont le rythme semble parfois, telle une machine déraillant, être déconnecté du reste du morceau. Les scratchs amorcent le sampling répétitif extrêmement entêtant, qui fait place lui-même à une batterie au rythme décousu. Le refrain samplé donne un rythme addictif auquel il est difficile d’échapper. Les sons rappelant à plusieurs niveau le style des 90’s, créent une explosion auditive qui s’accommodent parfaitement au parcours de skateur du clip vidéo.
mental est un peu différent, et commence comme la monté en pression d’une cocotte minute, jusqu’à l’explosion par la délivrance d’un « do it ». Comme super yeah, la composition oppose principalement deux rythmiques. L’une plus rock et l’autre plus techno. Cette pression est sans cesse relancée, que ce soit via le sample d’un compte à rebours ou le mix électronique qui monte en puissance. Son côté schizophrénique met en contraste le son aigu technoïde et hystérique du synthetiser face au riffs plus rock de la guitare. Le titre semble être, et on a du mal à croire que c’est un hasard, en corrélation étroite avec le titre de l’EP (Mental–Health) et du nouveau label de la formation (Codomomental). Cette composition est particulièrement hardcore et indéniablement faite tout comme Gabber Juice, pour s’imposer sur scène.
Hooligan quant à elle crée une réminiscence de jeux vidéo de la fin des années 80 début 90. On l’imagine très bien illustrer les combats d’un remake de Street of Rage, accompagnant les deéambulation du protagonisque dans les allées désertées, illuminées de néons fluorescents. Sur ce titre encore, la batterie a son moment de gloire. Ses parties solo articulent l’ensemble du titre. Au point qu’il est difficile d’imaginer que c’est l’élément qui apparaît en dernier dans le processus de composition, tant sa place est parfaite. Les beats offre un tempo ultra soutenu, qui font de Hooligan encore un titre fait pour les performances live.
Aurora246 est le seul morceau « ovni » de cet EP. Il est effectivement beaucoup plus lent que le reste, se concentrant sur une guitare beaucoup plus funky, le genre de son qui a eu son revival mainstream avec la guitare de Nile Rodgers dans Get Lucky de Daft Punk. Après quatre titres hardcore, MOP of HEAD offre un peu de répit sur la fin de cet opus, ce qui n’est pas forcément plus mal.
Le groupe semble avoir retrouver l’impulsion des compositions produites lors de son premier album, Retronix. Même si chacune des sorties jusqu’à présent a eu son lot de hits, Health semble marquée un retour aux bases plus agressifs. On remarque aussi l’évolution des compétences des membres qui progressent au fil du temps, notamment en s’essayant à des activités extracurriculaire (jouant pour d’autres groupes) et mettant ainsi à profit leurs expériences respectives. Un excellent avant-goût de l’album donc, sur lequel on retrouvera notamment le titre Gabber Juice.
Tracklist :
01-super yeah
02-Gabber Juice
03-mental
04-Hooligan
05-Aurora246