Seulement, la réalité est assez décevante. Les sonorités sont sans aucun doute « B’ziennes », on ressent bien la patte de Tak Matsumoto dans la mélodie et les riffs de guitare, mais Koshi Inaba n’est pas au chant et Kim Hyun Joong n’a pas la puissance vocale nécessaire pour donner vie à un tel morceau. S’il n’y avait que ce détail la chanson pourrait être passable, mais malheureusement Tak Matsumoto a décidé de faire une démonstration de tout ce qu’il sait faire de plus mauvais : les riffs de guitare ont été entendus des milliers de fois, son solo dénué d’intéret est mal placé et la mélodie n’entre pas en tête. Bien que le titre laissait suggérer que Let’s Party, morceau électro-dance non-composé par B’z soit prenant et comble ce problème d’ennui, la réalité est tout autre. Une fois encore la redondance et la mauvaise production nous refroidissent, même si l’on constate tout de même que le registre est plus adapté au chanteur.
Bien qu’étant fan de B’z depuis plus de 10 ans, j’ai toujours été une admiratrice incontestée de Tak Matsumoto. Comme beaucoup, j’ai parfois pensé qu’il gâchait son talent avec B’z et que le groupe semblait parfois lui servir de vache à lait tant ses compositions pour sa carrière solo sont à mille lieues de celles du duo. Les albums solo d’Inaba ne cassent par contre pas quatre pattes à un canard. Ce single remet néanmoins parfaitement les pendules à l’heure : il n’y a aucune supériorité entre les deux membres au sein du groupe. Si B’z a réussi a vendre 80 millions de disques c’est grâce à la complicité et à la complémentarité incontestable des deux membres. Tak produit des mélodies catchy et Inaba les interprète avec brio. Au Japon personne n’a le même grain de voix qu’Inaba, elle est inimitable et fait l’originalité du groupe.
En ce sens, Kim Hyun Joong n’est pas à blâmer. Sa voix ne se porte tout simplement pas à une composition de Tak Matsumoto. Ce dernier n’est d’ailleurs pas irréprochable et a signé l’une de ses plus mauvaises composition. A croire que personne n’a vraiment mis d’âme dans cette composition. Au final est-ce Kim Hyun Joong qui n’a pas été à la hauteur de s’adapter ? Est-ce B’z qui n’est pas fait pour composer pour d’autres artistes et ne parvient pas à faire ressortir leur potentiel ? Impossible de blâmer davantage l’une partie que l’autre, mais une chose est sûre : cette collaboration est musicalement un échec. Les amateurs de Kim Hyun Joong pourront se tourner vers son premier album japonais, unlimited, qui sera certainement mieux adapté que ce single définitivement à oublier.