Ieiri Leo est l’une des révélations de l’année. La jeune chanteuse a été propulsée au devant de la scène grâce à Nishio Yoshihiko, réputé pour avoir ouvert la porte du succès à Ayaka et Yui. Depuis la sortie de son premier single, Sabrina, l’artiste fait l’objet d’un véritable acharnement médiatique : apparitions TV systématiques, posters géants et clips diffusés sur les écrans géants de Shibuya… Tous les moyens sont déployés pour booster un maximum les ventes. Après avoir sorti trois singles consécutifs, Ieiri Leo surfe sur son succès et annonce la parution d’un premier album original, LEO.
LEO est disponible dans les bacs en deux éditions depuis le 24 octobre. L’édition limitée propose un DVD bonus présentant le clip et making-of d’Ijiwaru na kamisama – face-B du single Bless you –, ainsi que divers reportages et extraits de concerts. Le succès est au rendez-vous puisque le disque s’est placé sur la seconde marche podium du classement hebdomadaire de l’Oricon avec 32 355 copies écoulées sa première semaine de commercialisation. Un chiffre assez faible à côté des meilleurs vendeurs japonais actuels tels que Mr.children, Arashi ou AKB48, mais largement respectable pour un premier album original.
Des influences marquées
LEO commence sur les chapeaux de roue avec Sabrina, premier succès de la chanteuse. La chanson pop-rock est caractérisée par une instrumentation très efficace : jeu de batterie simple, basse marquée, guitare distortionnée… Le schéma parfait pour créer une image de rockeuse à la chanteuse. Le morceau ne révolutionne rien, mais a le mérite de rester en tête grâce au refrain. La création de cette image n’est pas sans nous rappeler les débuts de Yui qui était parvenue à conquérir le cœur des japonais avec sa personnalité et sa guitare acoustique.
Bien que l’album soit assez hétérogène, cette influence reste ancrée dans la majorité des morceaux. Il ne fait aucun doute que le même producteur tire les rennes tant les similitudes sont prononcées. Elle se constate facilement dans les compositions pop-rock telles que Shine ou Bless You, mais également folk comme Ashita mata haremasu you ni. On ne peut s’empêcher d’imaginer le résultat si Yui avait interprété ces morceaux guitare à l’appui. D’un autre côté, les ballades nous font penser aux premiers succès d’Ayaka avec le charisme vocal en moins. A noter que cet effet se dissipe de plus en plus au fur et à mesure des écoutes.
Du potentiel méritant d’être exploité
Malgré l’inspiration plus qu’évidente le disque reste agréable à écouter et les morceaux défilent rapidement. On sent un vent de fraîcheur que l’on n’avait pas ressenti depuis longtemps. Cet effet est certainement accentué du fait que la tracklist soit parfaitement composée pour que l’auditeur ne tombe à aucun moment dans l’ennui. Les musiques similaires ne s’enchaînent jamais grâce à des compositions dans d’autres registres. On retrouve par exemple un peu de folk avec Ashita mata haremasu you ni et de la pop acidulée avec Mister. Last Stage, piste mid-tempo, fait également rupture. Les couplets sont posés et saupoudrés d’une agréable partie de guitare acoustique jusqu’à ce que violons s’invitent pour dynamiser le refrain alors que le chant se veut plus persuasif.
L’album reste néanmoins majoritairement pop-rock avec des compositions comme Sabrina, Bless You, Fake Love et Linda. Dans ce registre, Shine vaut le détour. Cette fois c’est le côté sombre et envoutant des couplets qui attire notre attention. Le crescendo menant au refrain est tellement bien réalisé qu’il ne peut que nous tenir en haleine. Dans la même veine que Sabrina, Bless you sort également du lot, mais il est difficile de ne pas citer le reste des pistes tant elles ont toutes un point méritant d’être souligné. Second Dream est par exemple attirante grâce à son orchestre de cordes efficace.
Quelques ballades telles que Say goodbye, Kimi dake et Lady Mary sont bien sûr de la partie. Bien que les arrangements soient réussis, le chant de Ieiri Leo n’est globalement pas assez percutant pour nous émouvoir. Kimi dake sort tout de même du lot à l’aide de son schéma piano-voix accompagné d’une légère partie de violon. Le chant presque murmuré dans les complets gagne en intensité dans les refrains et se marie parfaitement avec l’instrumentation. La mélancolique Lady Mary parvient également à nous charmer grâce à son ambiance plus ténébreuse et à un chant très nuancé ! On espère que les prochaines compositions de l’artiste seront de la même veine.
Une artiste à suivre de très près
LEO n’est pas l’album de l’année mais a le mérite de mettre un peu de couleur dans un paysage musical assez morne. La jeune chanteuse de 17 ans a sans aucun doute du talent à revendre. On espère néanmoins qu’elle se détachera du style de Yui à l’avenir pour ne pas être considérée comme un vulgaire doublon. Il lui sera en tout cas nécessaire de se renouveler pour ne pas tomber aussi rapidement dans l’oubli qu’Abe Mao.
D’un autre côté, on regrette que sa voix n’ait pas plus d’identité. Les compositions auraient gagné en qualité avec davantage de puissance vocale ou un grain de voix plus original. La chanteuse parvenant tout de même à interpréter des titres très différents, on peut espérer que les futures sorties soient plus intéressantes d’un point de vue vocal avec plus d’expérience. Son interprétation n’est pas à jeter, elle nous a prouvé avec Lady Mary qu’elle pouvait mettre plus de nuances, mais l’on se ronge les doigts en imaginant le résultat du reste de l’album avec un peu plus de teintes.
Une carrière musicale à suivre !
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Tracklist de LEO
01. Sabrina
02. Last Stage
03. Say Goodbye
04. Shine
05. Ashita mata Haremasu you ni
06. Second Dream
07. Kimidake
08. Bless You
09. Fake Love
10. Hello
11. Misuta
12. Lady Mary
13. Linda
DVD bonus (édition limitée uniquement)
01. Ijiwaruna Kamisama [Music Video]
02. Ijiwaruna Kamisama [Making]
03. BACK STAGE 1
04. Opening ~ 2011/09/06 shibuya duo MUSIC EXCHANGE