Après avoir atteint les sommets en un temps record, ayaka a bouleversé les amateurs de pop japonaise en 2009 avec l’annonce soudaine d’une pause d’une durée indéterminée. La jeune chanteuse souffrant de la maladie de Basedow avait préféré se concentrer sur son traitement plutôt que de continuer sa carrière en dégradant davantage son état de santé. Ce dernier s’étant nettement amélioré, l’artiste a annoncé son retour avec un nouvel album prévu pour 2012 et a eu l’occasion de participer aux fameux Music Station Super Live et NHK Kouhaku Uta Gassen fin 2011.
Paru le 1er février en deux éditions, The Beginning est le premier album auto-produit par ayaka via son label, A stAtion. L’édition limitée contient un DVD bonus présentant le clip d’Hajimari no uta et son making-of, ainsi qu’un photobook. L’album est parvenu à s’accaparer de la première place du classement hebdomadaire de l’Oricon sa première semaine de commercialisation avec près de 200 000 exemplaires écoulés à l’heure actuelle. Cela reste loin des 1 200 000 et 615 000 copies des deux albums précédents, mais est tout à fait respectable de nos jours, d’autant plus pour une chanteuse solo.
A l’écoute du disque, l’effet revigorant de cette pause est frappant. On y retrouve ayaka au top de sa forme avec un album aux arrangements de qualité. Cette impression se confirme d’autant plus dans les passages télévisés ayant servi à faire la promotion de The beginning. Là où l’artiste avait une apparence faiblarde lors de ses dernières interprétations en 2009, on la retrouve désormais avec une silhouette revitalisée et ayant de l’énergie à revendre à l’image de ses débuts. On ressent clairement qu’elle a tout fait pour ne pas gâcher ces deux ans et les compositions sont marquées de cette envie de retourner le plus vite possible au devant de la scène au contact de ses fans.
Les premières notes au piano d’Hajimari no uta annoncent la couleur de The beginning : la chanteuse a décidé d’attirer l’attention des auditeurs avec sa formule gagnante, une ballade orchestrale émouvante. Cette dernière n’est tout de même pas aussi marquante que Mikazuki et I believe, mais le plaisir de pouvoir réécouter sa voix suave, ses respirations marquées et le contraste entre les graves et les aigus est tel qu’elle se hisse au rang de ses meilleurs titres et finit par passer en boucle. ayaka est néanmoins loin d’être limitée à ce registre et le prouve avec brio quelques minutes plus tard à l’aide d’Hello. La musique à l’inspiration pop-rock met parfaitement en avant la profondeur de son timbre de voix et sa capacité à s’adapter. L’instrumentation reste classique à l’image des compositions de YUI, mais suffit à dynamiser l’atmosphère.
Les morceaux sont si différents qu’il est difficile de ne pas s’attarder sur chacun d’entre eux. On note qu’ils ont tous été personnellement composés par ayaka, si bien qu’il est étonnant qu’ils soient aussi bons. Akihisa Matsuura – ayant déjà travaillé à ses côtés pour Minna sora no shita ou encore pour des artistes comme Ayumi Hamasaki, Tohoshinki, Motohiro Hata, miwa, Ken Hirai et bien d’autres – s’est néanmoins occupé de la majorité des arrangements. En plus des ballades comme la chanson-titre, HIKARI et Soko made aruite yuku yo, la chanteuse nous sert des morceaux aux sonorités jazz comme Akai Sora, piano rock avec THIS IS THE TIME, pop à l’image de Magic Mind ou encore pop-rock à l’aide de l’envoutante Kimi e. L’album a commencé en beauté et se termine tout aussi bien. Yasashii ao – ballade orchestrale mêlant piano et violons – est en quelque sorte la cerise sur le gâteau. Le chant d’ayaka est plus poignant que dans Hajimari no uta alors que l’orchestre est cette fois en second plan. Elle nous y fait une dernière démonstration de son aisance vocale en montant dans les aigus et redescendant sans problèmes en n’oubliant pas de transmettre le plus important : les sentiments.
Pour un album indépendant, on ne peut nier que The beginning est une véritable réussite. Ces trois ans et demi d’attente sont loin d’avoir été vains puisque le disque est aussi bon, sinon meilleur que les précédents. Il ne fait aucun doute qu’avec une promotion plus conséquente, les ventes auraient été décuplées. ayaka n’a rien perdu de sa puissance vocale et le style qui a fait son succès n’a pas changé. Les compositions sont toutes accessibles et procurent un bon moment de détente. Bien qu’une majorité de ballades constitue l’album, on ne s’ennuie pas une seconde et l’on est complètement plongé dans notre écoute. Le travail effectué durant ces deux années de frustration a définitivement payé au vu de la qualité des compositions. On sent que l’artiste a travaillé chacune d’entre elles minutieusement afin de repartir de bon pied. Ce nouveau début est donc aussi prometteur que le fut I believe en 2006 et l’on ne peut qu’attendre impatiemment de nouveaux titres.
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