Cette année encore Kinotayo – festival du film japonais contemporain – annonçait un programme alléchant avec vingt-huit films à l’affiche dont dix en compétition. Ace Attorney (Gyakuten saiban), adaptation d’une longue série de jeux vidéos du même nom réalisée par Takashi Miike, était certainement l’un des films les plus attendus du public lors de cette 7e édition.
Takashi Miike a maintes fois fait ses preuves et reste l’un des réalisateurs japonais les plus connus des Français grâce à des œuvres comme Audition, Ichi the Killer ou encore les récents Crows Zero I et Crows Zero II. Ses adaptations de mangas et de jeux vidéos en films n’ont pourtant pas toujours été une franche réussite. On se souviendra notamment du massacre de l’adaptation de MPD Psycho en drama qui aura mis du temps à se faire oublier… Autant dire qu’Ace Attorney avait de quoi laisser dans l’incertitude.
Ace Attorney se situe dans un futur proche où un nouveau système judiciaire sans jury a été mis en place par le gouvernement afin de freiner la hausse de la criminalité. Le film conte l’histoire de Phoenix Wright, un jeune avocat qui est soudainement projeté au cœur de l’actualité en se voyant confier le cas de l’assassinat d’une brillante avocate. Après avoir prouvé l’innocence de Maya Fey avec brio, il est amené à défendre un ami d’enfance accusé de meurtre, le procureur Miles Edgeworth. Le rookie aura du fil à retordre en se retrouvant face au procureur Von Karma, une légende vivante n’ayant jamais perdu un procès en quarante ans de carrière…
En plus de Takashii Miike au poste de réalisateur, le casting est plutôt bon. On retrouve notamment Hiroki Narimiya dans le rôle de Phoenix Wright (Naruhodo Ryûichi), Mirei Kiritani dans le rôle de Maya Fey (Ayasato Mayoi) et Takumi Saitô dans le rôle de Benjamin Hunter (Miles Edgeworth / Mitsurugi Reiji). Le film est grand public, ainsi il ne faut pas longtemps pour deviner soi-même qui est le véritable coupable de l’affaire majeure. On regrette également le choix de Hiroki Narimiya en tant que protagoniste principal. L’acteur réputé pour avoir joué dans quelques dramas à succès a toujours eu tendance à surjouer. Ce rôle aussi expressif accentue davantage cet effet et a tendance à agacer de plus en plus au fur et à mesure de l’avancement du film.
Les amateurs du jeu vidéo seront par contre largement satisfaits. Takashi Miike reste aux commandes et cette adaptation est on ne peut plus respectueuse des codes de l’œuvre originale. En passant des coupes de cheveux excentriques, aux costumes travaillés ainsi qu’à la mise en avant des positions ou répliques des protagonistes, tout est parfaitement mis en scène. On note tout de même quelques ralentissements à partir de la 3e partie du film, qui aurait gagné à être raccourcie.
Ace Attorney est loin d’être une œuvre phare de Takashi Miike, mais se regarde tout de même facilement. Mêlant mystère et comédie, le film sans prétention permet de passer un bon moment. Les amateurs d’adaptations de mangas/jeux vidéo en film y trouveront certainement leur compte. Les personnes détestant l’hyper-expressivité peuvent néanmoins passer leur chemin sans regret.
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