20 ans de carrière ! Voilà ce que signifie l’année 2017 pour MUCC. Une longévité rare pour un groupe qui sort du milieu cloîtré qu’est le visual kei mais qui a su évoluer, expérimenter et explorer de nombreux genres musicaux pour le meilleur ou pour le pire. Car oui, il faut bien l’avouer, MUCC n’a pas toujours fait l’unanimité au fil de ses derniers albums. Alors qu’en est-il pour ce dernier opus ?
Il y a quelques mois, le site internet du groupe s’est paré d’une sorte de calendrier avec des œufs surprises qui, à chaque éclosion, dévoilent un évènement prévu pour célébrer comme il se doit cette vingtième année. Parmi ces évènements, une tournée à travers le Japon qui compte déjà de nombreuses dates sold out, un DVD live du final de cette tournée, un album best-of annoncé il y a quelques jours pour fin mars, un tribute album encore mystérieux à ce jour et, bien sûr, un nouvel album, Myakuhaku, sorti le 25 janvier dernier.
Cet album, composé de 14 titres, débute par sa chanson éponyme : Myakuhaku. Dès les premières notes, il est clair que MUCC effectue un retour aux sources très attendu ! Cette chanson aurait pu faire partie d’un album comme Homura Uta sans dénoter une seule seconde. Les riffs de Miya sont bourrus et puissants et Tatsurou prouve, entre deux refrains catchy, qu’il sait toujours utiliser sa voix pour growler. Enchaînement très rapide avec Zettaizetsumei qui sera sans conteste un morceau incontournable en live. Le rythme lourd et saturé change d’un couplet à l’autre, d’abord funky avec le phrasé lent de Tatsurou pour passer à un refrain rapide, très punk. Le pont, non sans rappeler celui de Ranchuu, devrait à nouveau faire jumper les fans lors des concerts pour le plus grand plaisir du groupe. Un morceau qui reste donc dans la lancée de cet album avant une petite accalmie.
CLASSIC était déjà connue avant la sortie de l’album puisqu’elle a fait l’objet d’un single. Utilisée en guise d’opening theme pour l’anime Seven Deadly Sins, elle porte très bien son nom ! C’est une composition très classique signée Yukke dont on reconnaît parfaitement le style dansant et rock. A noter ce drôle de petit passage où une femme récite un texte… en français s’il vous plait ! Retour ensuite sur la première lancée de cet album avec Killer, mélange subtil entre leurs compositions époque Kyutai (où le groupe avait eu la chance de participer au célèbre festival Taste of Chaos aux Etats-Unis) d’inspiration très metal américain et un son typiquement visu old school. Ce dernier trait est notable pendant les solos de Miya non sans rappeler le style d’un certain hide.
Composé par SATOchi, Billy x2 Entwines ROCK STARS, qui ouvre le bal par le seul rythme puissant et endiablé de sa batterie, est un hymne mi-punk mi-rockabilly. Celui-ci semble être dédié à l’ancienne génération du visual kei, en témoignent les paroles de la chanson où de nombreux artistes sont cités. Un véritable retour aux sources qui continue avec Ringo qui renoue avec les titres très versés dans le reggae du groupe où la basse de Yukke fait la part belle de cette composition lascive. La première partie de cet opus se termine avec EMP, certainement la chanson la plus « MUCCienne » de cet album tant elle rappelle la très bonne époque du groupe : cris, chuchotements, riffs acérés… Oui MUCC sait toujours faire du MUCC et en voici la preuve !
Comme je le disais plus haut, la première partie de l’album s’achève ici. A la première écoute, il m’avait bien semblé distinguer deux parties tant les compositions diffèrent d’un bout à l’autre et, en regardant le livret du CD, effectivement le groupe a découpé Myakuhaku en « side A » et « side B » comme on le ferrait pour un single. Et c’est exactement la sensation ressentie sur cette seconde partie.
Yueni Matenrou entame cette seconde partie avec une version spéciale pour l’album. Comme pour CLASSIC, il s’agit d’un single sorti précédemment. On quitte donc le MUCC brutal et incisif pour leur côté plus sobre, pop-rock. Pas grand-chose à dire sur ce titre plutôt insipide et passe partout, tout à fait dispensable. On enchaîne avec une nouvelle composition de Yukke, Himitsu, qui débute sur un son très années 80 qui me rappelle les génialissimes OST de l’anime City Hunter. Comme toujours avec le bassiste, on retrouve des notes très dansantes qui donnent un titre plutôt efficace et rafraichissant qui se termine sur un rythme jazzy très apprécié par le groupe. Commune sonne comme une nouveauté pour MUCC qui s’illustre dans un style très sobre assez rare chez eux, la chanson étant rythmée quasi principalement par la batterie de SATOchi. Comme pour la précédente, on y perçoit un accent d’ancien temps avec un rock, sans être trop pop, très aérien, planant.
Dernière ligne droite de l’album, toujours assez plate avec Wasurenagusa qui reprend les codes du MUCC mélodique et les envolées vocales de Tatsurou sur le refrain. Les lignes de guitare et de basse sont absolument délicieuses à l’oreille, douces et puissantes dans un juste équilibre. On retrouve un peu plus de rythme avec Sirius, composition plus semblable à ce que le groupe a pu faire sur ses derniers albums. Fuka entre dans la catégorie des chansons hybrides avec de nombreux changements de rythmes très intéressants et complexes. Ces deux derniers morceaux sont vraiment les deux plus marquants de cette seconde partie de l’album. Et enfin, on termine avec Heide, troisième single précédemment sorti, qui rejoint les traditionnelles chansons de fins d’albums de MUCC dans un style plutôt doux pour dire « à bientôt » !
Myakuhaku est une très bonne pépite du quatuor malgré cette découpe en deux parties qui laisse la sensation d’écouter deux albums différents. Néanmoins l’effet « single » est plutôt réussi : le « side a » regroupe des titres puissants, entêtants, taillés pour le live qui représentent très bien ce qu’est un bon single ; le « side b » a la fonction de remplissage, des titres plus doux, passe partout qui ont moins la vocation d’être des hits. Je retiendrai principalement ce retour aux sources de MUCC qui va sans aucun doute ravir plus d’un fan ! Malgré tout, l’album résume à merveille toutes les facettes de ce qu’est MUCC.
Souhaitons leur un joyeux anniversaire, en espérant qu’ils en vivent de nombreux autres et croisons les doigts pour qu’un de leurs œufs surprises dont je parlais plus haut dévoile l’éclosion d’une tournée dans nos contrées européennes !
Tracklist de Myakuhaku :
1. Myakuhaku
2. Zettaizetsumei
3. CLASSIC
4. Killer
5. BILLY x2 Entwines ROCK STARS
6. Ringo
7. EMP
8. Yueni Matenrou Album Mix
9. Himitsu
10. Commune
11. Wasurenagusa
12. Sirius
13. Fuka
14. Heide
L’album est disponible en trois versions japonaises dont une très limitée avec artbook et DVD. La version européenne est disponible en digital depuis le 3 février et sa version CD à partir du 10 février édité par Ganshin.
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